HANGAR  7826

MARC DULUDE présente, Le paradoxe du vide, de la forme à l’informe, au Hangar 7826, une installation qui occupe la galerie dans sa verticalité et qui pose une double réflexion sur l’espace en convoquant l’idée de l’air et celle de la matière brûlée.

Le point de départ de sa démarche consiste à aborder l’air comme le seul espace que l’on habite.

Une question surgit : comment représenter l’irreprésentable, quelle forme donner à l’invisible? L’air est alors tenu pour une entité matérielle, une substance. Ainsi, per specere, regarder à travers - à travers quoi? De l’air. Indéniablement, il y a quelque chose plutôt que rien, ce qui prend à contrepied la question consacrée - pourquoi y aurait-il quelque chose plutôt que rien? Mais le Rien ne saurait être vide et pour lui donner forme, il faut user d’artifices, tel le nuage.

L’informe, l’instable ou, à la lettre, l’amorphe : ce qui se meut, est mis en opposition par l’œuvre de bronze centrale et rectiligne qui s’élève en fractions d’arbre dont le bois est brûlé. Le bronze et ce qu’il représente, dévoilent un important paradoxe par sa durabilité et par sa résistance. Renvoyant à la technique artisanale japonaise du Yakisugi, qui consiste à carboniser le bois pour lui conférer une plus grande résistance, il est conceptualisé dans la philosophie orientale par le Wabi-sabi. Ce mouvement célèbre la beauté de l’imperfection, ainsi que l’impermanence de la vie et du temps qui s’écoule.

L’exposition de l’artiste MARC DULUDE allie avec consistance la forme à l’informe dans son paradoxe révélant que l’harmonie est dans le naturel et la spontanéité et non dans l’absence de défaut.

Rédigé par Mathieu Teasdale

Artiste originaire du Saguenay, Marc Dulude vit et travaille à Montréal. Il a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Chicoutimi en 2003. Actif depuis 1999, cet artiste en arts visuels a présenté plusieurs expositions individuelles et participé à de nombreux évènements artistiques, expositions collectives au Canada, aux États-Unis, en France et en Écosse. Il a été récipiendaire de bourses du Conseil des Arts et Lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada. De plus en 2005, il a représenté le Québec au 5e Jeux de la Francophonie au Niger. Son travail sculptural occupe l’espace public dans la grande région de Montréal ainsi qu’à la gare de train de la ville de Mascouche et au Stade olympique de Montréal.