DUMOUCHEL
post
Du 9 au 30 juillet 2022
AM Dumouchel a développé sa pratique artistique entre Ottawa, Gatineau et Montréal. Elle est titulaire d'une maîtrise en arts visuels (Université d’Ottawa 2014) et enseigne la photographie argentique à l’Université d’Ottawa. Finaliste au prix Prix du CALQ Outaouais 2021 et récipiendaire de la bourse de résidence des Culturiades 2020, elle a reçu des subventions du Conseil des arts de l'Ontario et du Québec en plus d’avoir participé à plusieurs résidences artistiques, dont au Vermont Studio Center. Son travail a été présenté à travers le Canada et à l'international. Ses oeuvres font partie de diverses collections privées et publiques. Sous le nom d’emprunt de La Marquise de Méricourt, elle illustre des albums de musique métal extrême. Elle vit et travaille à Gatineau, Québec.
Ma pratique s’ancre dans la photographie et l’installation. En abandonnant la caméra traditionnelle au profit des méthodes photographiques alternatives, telles que le cyanotype, la manipulation numérique, l’appropriation d'images sur Internet et la scanographie, je vise à repousser les limites de mon médium en construisant méthodiquement chacune de mes oeuvres sous la forme de collages numériques. L’extraction de l’image digitale manipulée vers une épreuve imprimée sur papier ― ou autre support physique ― est un élément continuel dans mon travail.
En réponse à un monde saturé d’images et de technologies de communication, ma démarche artistique est le canal par lequel j’explore les rouages des expériences humaines à l'ère de l’écran. En puisant dans mes propres expériences et celles de mon entourage, mon travail me permet de faire sens de plusieurs thèmes liés au concept de métamorphose, tels que la perte, la mort, l’hérédité et les ruptures. L’exposition POST regroupe trois nouveaux corpus d’oeuvres photographiques construits selon une logique de détérioration. Elle invite à une méditation quantophrénique sur les transformations profondes qui affectent les dynamiques du monde.
Incarnant une rencontre entre la photographie et la statistique, les corpus Herbier, Thermos et Ligne revisitent symboliquement les traditions du paysage et de la nature morte à une époque où les changements climatiques, la menace nucléaire, les pandémies et la perspective d’un bouleversement économique ravivent une anxiété envers la notion de futur ainsi que l’éternelle contemplation de la « fin ». Cet exercice s’est traduit par la provocation de liens entre la finalité visuelle de l’oeuvre et son processus de production. Pour ce faire, j’ai activé la dégradation volontaire des images photographiques au rythme de diverses statistiques, dont le mandat est d’illustrer l’évolution récente de certaines situations problématiques contemporaines (réchauffement climatique, indices économiques, évolution de la COVID-19, entre autres). Il en résulte des oeuvres fragilisées, imparfaites, mais résilientes, portant à la fois les marques des désastres à anticiper et les indices d’une esthétique numérique dépouillée de vanité technologique.