Francis O’Shaughnessy est né en 1980 au Québec (Canada). Il est Docteur (Ph.D.) en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (2016). Son travail fut montré dans plus de 40 expositions individuelles et collectives dans 15 pays. Ses présentations publiques les plus notables ont été vues à la Galerie Outremont (Canada, 2023), à la Biennale de Cerveira (Portugal, 2022), à Zoom Art à Laval (Canada, 2021), au Lieu d’Art et de Culture à Saintes-Marie-aux-Mines (France, 2013), au Musée des Beaux-Arts d’Alūksne à Latvija (Lettonie, 2011) et au Centro de Desarrollo de las Artes visuales à la Havane (Cuba, 2008). Il a remporté le People’s Vote Award au Refocus Award (États-Unis, 2023), la 2e place au Luxembourg Art Prize (Luxembourg, 2021) et ses oeuvres furent sélectionnées au Prix national de l’Audace en Alsace (France, 2013). Actuellement, il est professeur en arts visuels et enseigne la photographie argentique au Cégep Marie-Victorin à Montréal (Canada).

La photographie est un instrument de connaissance que j’oriente vers les arts visuels. À la recherche de l’insaisissable qui m’habite, j’arpente le monde des grands espaces pour parfaire ma vision du portrait dans le paysage. Depuis 20 ans, j’élabore une démarche prolifique, à la fois artistique et théorique, dans laquelle j’explore la thématique de l’audace de vivre. Mon corpus d’oeuvres en perpétuel (re)questionnement parle de l’humain : mes amours, mes rêves, mes balivernes, le mystère et la quête de sens. Ainsi, j’opte pour une poésie visuelle ; une cérémonie artistique qui vise la conception du poème en tant qu’événement photographique. Je mets en évidence des images qui expriment des résonances intérieures; des compositions qui permettent d’éveiller l’imaginaire d’un discours amoureux et onirique. De plus, j’ai développé une méthodologie inventive qui me permet de valoriser l’art performance et l’installation au sein de la photographie.

Durant la COVID-19, il a été difficile pour moi de poursuivre mes recherches photographiques, puisque je ne pouvais pas recevoir de modèles pour mes projets. J’ai alors eu l’idée d’installer un appareil à soufflet devant un ordinateur pour convertir des représentations numériques en collodion humide. Je voulais revisiter des productions antérieures et réinterpréter des épreuves réalisées entre 2007 à 2018. Dernièrement, j’ai complexifié mes compositions vers des montages sur plusieurs plaques. De la sorte, j’ai arrimé des procédés antiques avec la technologie d’aujourd’hui. Je suis rendu à une étape dans ma vie où je reviens au savoir du passé pour peaufiner mes concepts actuels.

À contre-courant de la rapidité technologique d’aujourd’hui, je tente de trouver une vitesse qui est ajustée à mon style esthétique. J’enregistre des durées plutôt que des moments. Avec ce médium antique, j’interroge la matérialité de l’image en mettant à l’avant les erreurs, les accidents, les imperfections et les qualités de flous. C’est le savoir-faire entièrement manuel qui m’intéresse. Bref, je me consacre à la photographie non pas pour capturer ce que je pense, mais pour comprendre ce que je pense.