Ma pratique s’inscrit dans une exploration du geste répétitif comme expérience du présent, où chaque action, même minuscule, devient un espace de méditation et d’attention. À travers la répétition, je cherche à retrouver la fraîcheur de la première fois, à chaque fois, dans une quête de plénitude qui demeure toujours inachevée — un élan sans cesse renouvelé, à la fois humble et obstiné, à l’image du labeur de la fourmi ou de l’abeille.
J’utilise des papiers fins, des matières trouvées, des emballages, des tissus, du papier, de la gouache vinylique, du ruban adhésif métallisé, du fusain, de la rouille, etc. Ces matériaux modestes, souvent issus du quotidien ou de la récupération, portent en eux la mémoire de gestes passés et de vies anonymes. Leur assemblage, par collage, accumulation, superposition ou juxtaposition, devient un rituel qui fait émerger du sens à partir de l’ordinaire.
Chaque grain, chaque alvéole, chaque fragment posé ou tracé est une tentative d’habiter pleinement l’instant, de capter le mouvement de la vie sans le figer. Ce processus lent et attentif s’apparente à une forme de réparation ou de revalorisation du banal, où la main de l’artiste dialogue avec la matière, révélant la beauté du fragile et de l’éphémère.
À travers ce labeur patient, je rends hommage au travail manuel, à la persévérance et à la capacité de transformation qu’offre l’engagement dans l’action. Le geste, répété, devient un espace d’émancipation, où l’artiste, par la maîtrise du temps et de la matière, s’autorise à reconfigurer le réel, à ouvrir des possibles à partir de l’infime. C’est aussi une manière de questionner la valeur du travail, de la lenteur et de l’attention dans une société marquée par la vitesse et la productivité.
Mon intention n’est pas tant de produire des objets finis que de révéler un état de présence, d’habiter le geste par la conscience, de laisser apparaître les traces d’un dialogue entre l’intime et le collectif, entre le corps et la matière. L’œuvre devient alors le témoin d’un processus, d’un engagement dans le temps où chaque fragment compte.
Dans le cadre du vernissage, la microbrasserie Boldwin s’associe à l’événement et propose gracieusement ses bières brassées artisanalement avec des céréales biologiques cultivées et maltées au Québec.
HANGAR 7826 est situé sur la ruelle entre les rues Saint-Gérard et Foucher au sud de la rue Gounod dans le quartier Villeray à Montréal (Métro Jarry).
Depuis 2021, HANGAR 7826 présente des expositions d’art actuel. Unique en son genre, cette galerie originale ouvre ses portes sur une ruelle animée, accueillant voisins, enfants et tout un public éclectique. Les expositions ont lieu toute l’année, les activités débordent dans la ruelle et sont ouverts à tou·te·s.
Les partenaires du projet reconnaissent que les terres sur lesquelles ils se trouvent font partie d’un territoire ancestral qui a longtemps servi de lieu de vie, de rencontre et d’échange entre les peuples autochtones.
Les artistes et les commissaires tiennent à remercier chaleureusement l’artiste Gilles Tarabiscuité qui les accueille généreusement dans son HANGAR 7826.
L'artiste sera présent pour accueillir les publics les samedis et dimanches de 14h à 17h pendant toute la période d'exposition. Autrement, l'exposition est visible en tout temps à travers la double porte vitrée du HANGAR 7826.